Après plusieurs mois de travaux de réhabilitation, le chevalement du 1-bis est prêt à briller de milles feux.
C'est à l'occasion de la Sainte-Barbe, le 4 décembre 2025, qu'il retrouvera tout son prestige lors de son embrasement.
Des travaux d'envergure
C'est en décembre 2023 qu'ont débuté les travaux de réhabilitation du chevalement du 1-bis.
La ville de Liévin est propriétaire du chevalement du 1-Bis dont elle a hérité en 1989 après les arrêts des travaux entrepris par les Houillères. Cet ouvrage est d’abord inscrit aux Monuments Historiques en 2009, puis sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Unesco en 2012.
Les chevalements de Liévin sont connus de tous. D’ailleurs, il n’en existe plus beaucoup sur le territoire. Si certaines communes avaient fait le choix de les raser pour effacer la période minière, Jean-Pierre Kucheida, lui, ancien maire de Liévin (1981/2013) a pris la décision de les maintenir et de les valoriser. Mais les années passent et ces « dames de fer » ont besoin d’un léger lifting.
L'imposante structure métallique a subi une métamorphose complète. En effet, les audits de début de chantier ont révélé qu'il était nécessaire d'entamer cette réhabilitation, révélant des dégâts majeurs causés par la corrosion, mettant en péril l'ensemble de la structure.
Sablage, mise en lumière et création d'un parvis (en cours) font partie du programme de rénovation. L'un des éléments phares de ce chantier est le retour à la couleur d'origine du chevalement : un vert kaki, cher aux habitants de Liévin et symbole de l'héritage minier. Ce choix, voulu par la municipalité, vise à restituer au monument son lustre d'antan et à lui redonner toute sa splendeur, alors qu’il avait été repeint… en bleu en 1999.
Le projet a bénéficié d’un soutien financier important : plus de 1,4 million d'euros de subventions sur un total d'1,8 million d'euros. Le montant important de subvention témoigne de l'importance du projet et de l'attachement des institutions à notre patrimoine, fierté de ses habitants.
Un patrimoine valorisé
« Cette structure emblématique, témoin de notre riche héritage minier, est sur le point de retrouver sa splendeur passée, tout en continuant à symboliser la force et la résilience de notre territoire, lance Laurent Duporge, le Maire de Liévin. Le Chevalement du 1 Bis est bien plus qu'un simple monument ; c'est un symbole de notre histoire, de nos racines profondément ancrées dans l'industrie minière qui a façonné notre ville et notre identité. Il est un rappel constant du courage et du dévouement de nos aïeux qui ont travaillé sous terre pour contribuer à la prospérité de notre région ». C’est pourquoi les élus ont lancé un vaste programme de réhabilitation de l'édifice.
« Je suis persuadé que les gens viendront de loin pour admirer notre chevalement qui sera mi en lumière, promet Laurent Duporge. C’est un peu notre Tour Eiffel, notre emblème ». À terme, les abords seront aménagés avec la création d’une voie verte permettra de relier le Louvre-Lens et le Chevalement pour créer un parcours touristique culturel et historique, et ainsi intégrer le chevalement dans la chaine des parcs.
Une Sainte-Barbe exceptionnelle
C’est une Sainte-Barbe qu’on ne vivra qu’une fois. Le chevalement du 1-bis est prêt à briller de mille feux pour l’inauguration de sa réhabilitation. Plusieurs mois de travaux plus tard, la ville de Liévin vous donne rendez-vous, dès 17h30, pour partager un moment exceptionnel qui redonnera gloire à ce monument témoin de notre passé minier pour un embrasement spectaculaire.
Quand ?
Jeudi 4 décembre 2025 dès 17h30
Où ?
Chevalement du 1-bis, parking du cinéma Pathé
Programme :
Prises de paroles (présentation de la réhabilitation, témoignages et discours)
Embrasement du chevalement
Moment convivial / Petite restauration
Portrait : "Voir ce chevalement briller à nouveau"
Marcel Motuelle est une gueule noire. Un ancien mineur qui a travaillé pendant des années sur le site de la fosse 1-Bis à Liévin. Cet octogénaire sera forcément présent le jeudi 4 décembre à 17h30 pour l’embrasement du chevalement, après sa réhabilitation complète.
Le chevalement de la fosse 1-Bis, entièrement restauré, sera mis en lumière le 4 décembre, jour de la Sainte-Barbe. Qu’éprouvez-vous à cette occasion ?
Ce sera un moment très fort. J’ai travaillé ici pendant des années, alors voir ce chevalement briller à nouveau dans le ciel du Bassin Minier me rend fi er. Qui aurait cru, à l’époque, que nous serions fiers d’avoir été mineurs ? Ce n’était pas un métier valorisé, on le faisait souvent par nécessité. Moi, je n’avais pas vraiment le choix. C’est incroyable de voir à quel point l’image du mineur a changé au fil du temps.
Comment êtes-vous devenu mineur ?
J’ai commencé en 1959, à 16 ans. Mon père travaillait à la fosse 1 de Liévin. J’avais un CAP de mouleur, et trois options s’offraient à moi : la mine, le bâtiment ou la filature. J’ai choisi la mine pour être avec mon père — c’était comme ça à l’époque.
J’ai suivi ma formation à l’école des mineurs, route de Béthune à Lens. Ensuite, en tant que galibot, mon objectif était d’aller au front de taille. Je maniais le marteau-piqueur… C’était un travail épuisant et dangereux, mais on en était fiers.
Pourquoi avoir rejoint l’association des Gueules Noires ?
Avant, je participais seul à des expositions pour faire découvrir la mémoire minière, notamment lors de la Route du Louvre. En 2012, après l’inscription du Bassin Minier au patrimoine mondial de l’Unesco, j’ai rencontré Christian Vallez.
Nous avons échangé, et il m’a proposé de rejoindre l’association. Depuis, c’est un peu comme une famille. Nous sommes très sollicités, et c’est une belle façon de continuer à faire vivre notre histoire.